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L’économie selon djarwood

Commentaires fermés sur L’économie selon djarwood

juin 30, 2015 par djarwood

 

journal d'ailleurs

Je lis beaucoup de choses sur cette crise grecque et tout me laisse songeur: j’ai hésité, mais je me décide donc, ce mardi 30 juin, veille d’un potentiel crash en Europe, à écrire cet article qui, je l’espère, ne contiendra pas d’énormité.

A mon sens, le risque est très grand et je vais expliquer pourquoi.

La Grèce, si je ne me trompe pas possède une dette d’à peu près 300 milliards prêté par la banque centrale. Rappelons qu’il s’agit donc d’un circuit fermé, car la banque centrale européenne (BCE) choisi de créer cette monnaie qu’elle prête. Ceci semble étrange à beaucoup de gens qui ne comprennent pas la théorie de la monnaie. Évidement tout ceci a un aspect virtuel et illusoire, mais il faut simplement comprendre que la monnaie concrétise et quantifie la confiance entre les peuples. Avec la monnaie, sous n’importe quelle forme: or, papier, bitcoin, j’accorde ma confiance et en échange j’ai le pouvoir de la recevoir de quelqu’un d’autre OU de la concrétiser en un objet réel. Si je vous donne du pain et qu’en échange vous me donnez 1 euro, c’est que vous avez ma confiance que votre pièce me permettra d’acheter du lait. Tout se joue là dessus, et la crise des subprime EST une crise de confiance, tout autant que la crise de la dette.

Je lis souvent qu’il faut annuler la dette Grecque, selon moi, c’est ce qu’il va se passer, et c’est plutôt souhaitable car cette dette détruit ce pays et son peuple. En revanche, c’est un mauvais signal et ceci peut avoir d’énormes conséquences sur l’économie de toute l’Europe.

La première raison pour laquelle ce choix est hasardeux est que si l’on annule cette dette, alors pourquoi ne pas annuler celle du Portugal, et des autres pays ? Je comprendrais que les avis des pays en difficulté divergent, et ils auraient raison.

Alors admettons que l’on annule les dettes. Honnêtement, j’aimerais croire que la situation s’améliorera, mais j’ai quelques grands doutes. Je m’explique.

Si l’on procède ainsi, l’argent prêté ne sera pas remboursé. Que faire pour combler 300 milliards ? Injecter de l’argent, c’est effectivement une ligne que la BCE devra entrer dans son système. Mais elle ne sera pas neutre: ceci provoquera inévitablement une inflation, en d’autres termes, l’argent deviendra moins rare, s’échangera plus vite, sans augmentation de richesse. C’est une destruction de monnaie, les prix augmenterons. Avec de la chance les salaires aussi, mais plus lentement, ce qui sera également une difficulté pour les chômeurs. Enfin, la confiance envers l’Europe fléchira.

L’Islande a procédé ainsi, mais il ne faut pas oublier que celle-ci a d’importantes ressources énergétiques, même si elle importe une très grande partie de son pétrole. J’émets toujours des doutes sur les comparaisons faciles entres pays: ce n’est jamais aussi simple.

Alors que faire ?

Ne pas injecter d’argent (ne pas annuler une partie de la dette) ? Non: une déflation surviendrait: l’argent deviendrait plus rare, les banques n’en prêteraient plus et ceci provoquerait, entres autres, un énorme crash immobilier et une augmentation du chômage.

Une Europe a deux vitesse ? Non, ce n’est pas souhaitable: le système deviendrait vite pervers.

Une éjection de la Grèce (Grexit) ? Non surtout pas: il y aurait un réel risque de détruire notre union, mais surtout, d’autres pays pourraient facilement s’insérer en Europe en achetant la Grèce, et plus tard provoquer une véritable guerre de territoire au sein de l’Europe. On est évidemment dans l’hypothétique, mais ça me semble une excellente stratégie pour qui veut nuire à l’Europe.

Abandonner l’Europe ? Quelle idée farfelue et populiste: cette union nous a amené une grande stabilité territoriale.

Revenir à nos monnaies respectives ? Non, ça ne me semble pas une bonne idée à long terme pour la raison de confiance entre monnaies.

Bref… Il manque bien évidemment des chiffres dans ce document, je ne suis pas expert.

Alors parfois, je suis pensif et je rêve d’autres solutions, que je vous fait partager…

  • Qu’est ce que l’enrichissement ?

Déjà, il faudrait lancer des projets de recherche sur des exemples concrets d’enrichissements. Impliquer des philosophes ne serait pas une mauvaise idée. Par exemple, le chantier du château de Guedelon est un bel exemple d’enrichissement du patrimoine, l’open-source en est aussi un. Je pense que cette crise met en avant un changement fondamental de l’économie et des mentalités, mais nous ne sommes qu’au début du chemin: le Do It Yourself, par exemple, me semble faire partie de ce changement tout comme le crowdfunding ou le bitcoin. Je ne dis pas que tout ceci est positif, mais plutôt que l’époque est en pleine mutation. Vers quoi ? Je ne sais pas, mais il est préoccupant de ne pas savoir si l’on en sortira enrichi au sens large.

  • Utiliser la théorie des graphes pour faire des économies uniquement là où c’est un cercle vertueux

Le problème est que l’économie est devenue bien trop complexe pour l’esprit humain. Il faudrait concevoir un outil algorithme basé sur les graphes pour l’aide à la prise de décision:

Dans ce graphe que j’appellerais « Graphe de Djarwood » (allons-y), chaque nœud possède deux caractéristiques: il modélise les besoins et les produits d’un « concept ».

Un « concept » est à peu près n’importe quoi: l’humain, les rayons de soleil, le pétrole, une vache, un steak, l’éclairage public, bref: autant de choses qui sont accessibles à un pays.

Ensuite, on crée des liens directionnels entre chaque concepts, à ces liens on ajoute des poids: le coût / la quantité produite. Bien entendu, il faut, pour la modélisation du concept « Homme », et c’est la que la sagesse doit intervenir, que ce graphe soit en accord avec les droits de l’Homme. Mais ce ne serait pas un mal de, justement, modéliser ces droits dans un graphe, pour ne jamais les oublier comme on le fait si bien actuellement.

Enfin, et maintenant, c’est là que la magie opère: pour savoir si une action politique est bénéfique à tous, on fait un parcours sur le graphe en appliquant le choix politique. On a ainsi une preuve que, par exemple, augmenter le coût de l’essence n’est pas bénéfique dans tel contexte car il va amener tel concept à réduire sa production, et tel humain à perdre son emploi, tel pays à ruiner son patrimoine écologique.

Bien entendu, il faudrait un site internet open source (github?) pour que tout citoyen puisse contribuer au graphe en ajoutant des assertions (ex: « le soleil produit xxx Joules d’énergie », « Une voiture consomme en moyenne tant de pétrole par jour »), à la manière de wikipedia par exemple (par un système de vote pour savoir si une assertion est valide).

  • Créer une monnaie en nombre complexes (au sens mathématique) pour séparer la confiance et le pouvoir d’achat de celle-ci: soit un billet de a+ib euros, où ‘a’ est le pouvoir d’achat et ‘b’ la confiance.

Ainsi:

– Si la confiance baisse, cas d’une crise des marchés financiers, le pouvoir d’achat reste le même.

– Si le pouvoir d’achat baisse, on peut le ré-augmenter sans affecter la confiance en une monnaie.

Ce serait bien entendu à l’État de s’assurer que les commerces ne prennent en compte que la partie réelle ‘a’ et que les marchés financiers ne jouent qu’avec la partie imaginaire ‘b’.

A méditer…